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Eric M. - source Côte Nord

A la découverte de la maravanne !


Instrument traditionnel du séga mauricien et du maloya réunionnais, la maravanne fut introduite dans l'océan Indien par les esclaves africains. Voici son histoire.

“Tchiki-tchi, tchiki-tchi, tchiki-tchi”... Le rythme traditionnel du séga et du maloya est intimement lié à la maravanne, étrange instrument idiophone qui ressemble à un radeau miniature. Appelé “kayamb” à La Réunion, il fut introduit dans les îles de l'océan Indien à l'époque de l’esclavage.

Comme le bobre, il est originaire d’Afrique de l’Est, bien que son lieu de naissance exact soit inconnu. Plusieurs ethnies africaines du Mozambique (où il est appelé tchikitsi) ou du Kenya (où on l’appelle kayemba) l’utilisent lors de leurs danses et chants rituels. La tribu des Macondes, qui a fourni un grand nombre d’esclaves aux colons des Mascareignes durant la Traite des Noirs, en fait d’ailleurs partie.

La maravanne existe également sous d’autres noms en Tanzanie, au Malawi, au Zimbabwe, mais aussi aux Comores et à Madagascar, ce qui peut laisser supposer que certaines peuplades des îles avaient eu connaissance de cet instrument avant l'époque de l’esclavage. En Afrique, il est souvent joué par des femmes, bien que cela ne soit pas systématique. Dans la tribu tanzanienne des Wagogos, il est utilisé lors du Muheme, une importante cérémonie d’initiation réservée aux jeunes filles.

La maravanne est une sorte de boîte rectangulaire creuse pleine de graines qui produisent un son semblable à celui d’un hochet. Traditionnellement, elle est réalisée à partir de matériaux que les esclaves pouvaient facilement trouver dans la nature : les cadres sont en bois, les panneaux en tiges de fleurs de canne à sucre séchées. Le tout est souvent maintenu par des lanières de cuir.

Pour produire le son typique de la maravanne, on introduit à l'intérieur de ses deux compartiments des graines ou du sable. Le son produit peut évoquer celui d’une houle qui s'écrase sur une plage de sable fin. Le chanteur réunionnais Alain Peters est célèbre pour avoir utilisé un sac en plastique afin d’imiter le son du kayamb dans certaines de ses compositions. Le kayamb est aussi l’instrument de prédilection de son compatriote et défenseur du maloya, Danyel Waro.


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