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Photo du rédacteurMoris Otreman

Une agriculture respectueuse et une alimentation saine à l'Ile Maurice, c'est possible !

Retranscription de l'article paru sur Mozaik#3 Arts - Cultures - Nature & Environnement Accueil | Mozaïk, magazine digital culturel de l'océan Indien (mozaik-oi.com). Merci à Dominique Aiss, son Directeur de la Publication de son intérêt et de sa collaboration.

Gaël Soupe - créateur de la ferme permacole pédagogique.


Lancé il y a maintenant 7 ans, le projet de Gaël Soupe à Deux-Bras dans le sud de l'île vise au développement d'une ferme permacole dans un cadre aussi autonome que possible et visant de ce fait à l'indépendance alimentaire. Il s'agit d'une ferme-pilote à vocation pédagogique dont le but consiste à démontrer la faisabilité et la reproductibilité de telles structures à l'Ile Maurice, une île aux ressources limitées et vulnérable au changement climatique, mais qui privilégie toujours l'importation au détriment de la production locale et où l'utilisation des pesticides reste énorme, avec tous les risques sanitaires qu'elle engendre, pour le planteur en premier lieu, mais aussi pour le consommateur.


A l'origine de la permaculture ...

La permaculture est une méthode systémique et globale qui vise à concevoir des systèmes (par exemple des habitats humains et des exploitations agricoles), en s'inspirant de l'écologie naturelle et de la tradition. Elle n'est pas une méthode figée, mais un «mode d'action» qui prend en considération la biodiversité de chaque écosystème. Elle ambitionne une production agricole durable, très économe en énergie (autant en ce qui concerne le carburant que le travail manuel et mécanique) et respectueuse des êtres vivants et de leurs relations réciproques, tout en laissant à la nature «sauvage» le plus de place possible. Effectivement, nous sommes loin du jardin "à la française" !


L'inspirateur de ce modèle d'agriculture naturelle est l'agriculteur japonais Masanobu Fukuoka (1913-2008). Cette méthode a été théorisée dans les années 1970 par les Australiens Bill Mollison (biologiste) et David Holmgren (essayiste). Le terme "permaculture" signifiait initialement «agriculture permanente» (permanent agriculture), mais il a été par la suite étendu pour signifier «culture de la permanence», car les aspects sociaux faisaient partie intégrante d'un système véritablement durable.


Avec ce sens étendu, la permaculture forme des individus à une éthique, ainsi qu'à un ensemble de principes. L'objectif ? Permettre à ces individus de concevoir leur propre environnement, et ainsi de créer des habitats humains plus autonomes, durables et résilients, et donc une société moins dépendante des systèmes industriels de production et de distribution identifiés par Mollison comme le fondement de la destruction systématique des écosystèmes.

Elle utilise entre autres des notions d'écologie, de paysage (Gaël est également paysagiste et peut vous assister dans la conception et la réalisation de votre système personnel), d'agriculture biologique, de biomimétisme, d'éthique, de philosophie et de pédologie.


La permaculture invite à mettre ces aspects théoriques en relation avec les observations réalisées sur le terrain de façon harmonieuse (source Wikipédia). Le paysage ainsi valorisé devient quasi-autonome et … comestible.

Récolte matinale (manioc, coco, papaye, banane, aloé, vavangue, curcuma ou safran vert).


Donc, production agricole durable, très économe en énergie, du fait de la recherche permanente de la réutilisation des ressources, respectueuse des êtres vivants et de leurs interactions. Selon Gaël, "l'autonomie alimentaire de Maurice est un must sur les plans individuel, sociétal et national. Je suis un acteur engagé, également dans la transmission de mon savoir et de mes expériences à la jeunesse mauricienne, j'interviens dans les écoles".


Le respect des Objectifs de Développement Durable de l'ONU ...

Le projet répond à de nombreux objectifs de développement durable au nombre de 17, tels que définis par l'ONU : Bonne santé, Education, Consommation et Production responsables, Lutte contre le Changement Climatique, Vie terrestre.


Et c'est à ce niveau qu'intervient le site français du tourisme durable FlockEO, Accueil Flockeo, tourisme durable , voyage responsable, dont je suis partenaire à l'Ile Maurice, au travers de la structure Moris Otreman. FlockEO a lancé le 20 septembre dernier sa plateforme de financement participatif, FlockeoFunding - Flockeo et c'est tout naturellement que nous y avons présenté le projet de développement de Gaël.




Acquisition d'un broyeur de végétaux ...


L'acquisition d'un broyeur de végétaux permettra à Gaël de poursuivre dans sa démarche écologique de cercle vertueux, car la taille, le désherbage, l'élagage et le nettoyage du jardin génèrent quantités de "déchets". Si beaucoup de ces déchets sont facilement utilisables tels quels ou trouvent place sur le tas de compost, d’autres, comme les branches d’arbres et arbustes présentent un encombrement parfois difficile à gérer.


L’utilisation d’un broyeur de végétaux permet de transformer ces déchets en un matériau d’une valeur inestimable. C'est bien ici l'un des objectifs de la permaculture, où tout ce qui est au jardin retourne au jardin, pour venir enrichir le sol, le protéger et le nourrir.


Le broyage présente de nombreux avantages : il permet de réduire considérablement le volume des déchets, jusqu’à 10% du volume initial ! Brûler les déchets est de plus néfaste à l’environnement et gênant pour les voisins sous le vent !


Les végétaux broyés, en particulier les branches d’arbres et arbustes, donnent un matériau de très haute valeur. Le Bois Raméal Fragmenté peut être intégré au compostou utilisé en paillis aux multiples vertus :

  • amélioration de la structure du sol (humus) et neutralisation du pH,

  • protection contre le phénomène de battance (durcissement de la couche supérieure dû aux pluies, souvent tropicales à Maurice),

  • maintien de l’humidité et donc, économies d’eau,

  • réduction des adventices et en conséquence un travail de désherbage moins important,

  • apport d’éléments nutritifs naturels qui limitent l’emploi d’engrais de synthèse,

  • action sanitaire (diminution des maladies et parasites).

En tant que consom'acteurs et potentiels voyageurs vers notre île, vous pouvez soutenir ce projet et plus largement le développement de l'économie locale au travers de votre consommation sur place et de vos visites. La ferme est un lieu ouvert sur réservation de découverte et de dégustation des produits du terroir, frais et bio et vise à démontrer de manière très concrète que des méthodes de culture alternatives, organiques sont possibles et apportent des résultats, même en milieu tropical.

Pour conclure avec Gaël, "à Maurice, comme partout ailleurs, il est important que le touriste puisse participer à l'économie de l'habitant et qu'il soit en contact avec la vraie vie locale. Il est temps de développer les terres, de valoriser les produits du terroir de qualité, de mettre en avant le concept "partir à la rencontre de l'habitant" et de soutenir les initiatives qui vont, selon nous, dans le bon sens, ensemble".


Eric Maquenhen / Moris Otreman

Pour en savoir plus et contribuer si vous le souhaitez : Flockeo | Permaculture

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